Le virage fatal de Harris : abandonner le livre de jeu anti-Trump pour l'approbation des PDG

Plus tôt cet automne, l'un des plus proches conseillers de Joe Biden a senti le besoin de dire au président une vérité difficile sur la candidature de Kamala Harris à la présidence : "Vous avez plus à perdre qu'elle." Et maintenant, il l'a perdu. Joe Biden ne peut échapper au fait que ses quatre années au pouvoir ont ouvert la voie au retour de Donald Trump. C'est son héritage. Tout le reste n'est qu'un astérisque.

Dans les heures qui ont suivi la défaite de Harris, j'ai appelé et envoyé des messages aux membres de l'entourage de Biden pour entendre leurs analyses post-mortem de la campagne. Ils semblaient aussi déprimés que le reste de l'élite démocrate. Ils avaient aussi leur propre inquiétude : les membres du clan de Biden continuent d'alimenter l'illusion que leur patriarche aurait remporté l'élection, et certains de ses conseillers craignaient qu'il puisse exprimer publiquement cette vue profondément erronée.

Bien que les conseillers de Biden avec qui j'ai parlé étaient réticents à dire quelque chose de négatif sur Harris en tant que candidate, ils ont émis des critiques sur sa campagne, basées sur les mois passés à élaborer des stratégies en prévision de l'élection. Leur autopsie contenait leur propre foi non exprimé…  e qu'ils auraient pu faire mieux.

Une critique soutient que Harris a perdu parce qu'elle a abandonné son attaque la plus puissante. Harris a commencé la campagne en dépeignant Trump comme un pantin des intérêts corporatifs - et se vantait d'être une implacable fléau du Big Business. Lors de la Convention nationale démocrate, orateur après orateur a dénoncé les allégeances oligarchiques de Trump. La représentante Alexandria Ocasio-Cortez de New York a tonné : "Nous devons l'aider à gagner, car nous savons que Donald Trump vendrait ce pays pour un dollar s'il devait remplir ses propres poches et graisser les paumes de ses amis de Wall Street."

Alors que Harris était coincée à défendre l'économie de Biden, et handicapée par la colère persistante contre l'inflation, attaquer le Big Business lui permettait de passer à l'offensive. Puis, tout à coup, cette forme de populisme a disparu. Un conseiller de Biden m'a dit que Harris s'est éloignée de ce type de message tranchant sous les conseils de son beau-frère, Tony West, directeur juridique d'Uber. (West n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.) Pour gagner le soutien des PDG, Harris a abandonné un argument fort qui détournait l'attention de l'un de ses points faibles. Au lieu de cela, la campagne a élevé Mark Cuban comme l'un de ses principaux porte-parole, le genre de riche qu'elle avait récemment attaqué.